Par rapport aux autres secteurs d’activité, la construction a une productivité peu performante, selon l’Observatoire de la Construction Tech dont les résultats de la 3e étude ont été publiés par le salon Batimat et le Gimelec (Groupement des entreprises de la filière électro-numérique française).
En France, l’écart cumulé entre la productivité de l’industrie et celle de la construction est de 127,3 %, et ce, depuis 1995. Au Royaume-Uni, cet écart est de 39,6 %. Parmi les pays européens, le taux d’écart de productivité de la France est le plus élevé, selon l’Observatoire. L’étude souligne également que cette contre-performance est en partie liée au mode de fonctionnement et à la structure du secteur français. La construction compte, en effet, de nombreuses petites entreprises qui utilisent des méthodes dont la reproduction à l’échelle industrielle est difficile.
Selon l’Observatoire, il s’agit d’une situation qui est loin d’être irrémédiable puisque la transformation digitale et l’industrialisation du secteur constituent une piste principale de gains de productivité. La construction doit s’inspirer des méthodes utilisées dans l’industrie pour pouvoir s’adapter à la révolution numérique et aux évolutions sociales et démographiques, selon les conseils de l’étude.
La construction devrait davantage s’approprier des techniques comme le BIM (Building information modeling) ou encore la gestion de la production sans gaspillage (Lean management). Par rapport aux chantiers classiques, la réduction des risques de malfaçon et la diminution des délais permettraient à la construction hors-site de réaliser des gains de productivité de l’ordre de 50 à 70 %. Dans l’industrie, les technologies numériques ont engendré annuellement 2,5 % de gains de productivité au cours des 10 dernières années.
51 % des professionnels du bâtiment qui ont été interrogés ont déclaré utiliser des outils numériques dans leurs projets de construction comme le BIM, début 2018 si 2 ans plus tôt, seulement 27 % y ont eu recours, selon le Plan transition numérique dans le bâtiment. L’étude précise, cependant, que les choses sont en train de changer puisque désormais, l’un des axes privilégiés de la Fédération française du bâtiment (FFB) est le lean management.
Derniers commentaires