Sur l’autoroute A10, une voiture en mode autonome à pleine vitesse. Le conducteur ne réagit pas au message d’alerte affiché sur l’écran du véhicule lui signalant la présence d’un piéton à mille mètres. Le SUV Peugeot 3008 ralentit et se range sur le côté pour s’arrêter complètement. Il s’agit d’un prototype équipé d’une multitude de capteurs.
Selon les explications du chef de projet véhicule autonome du constructeur PSA, Vincent Abadie, qui est au volant de la voiture, l’information qui a été transmise par le gestionnaire de l’infrastructure, Vinci Autoroutes, est très importante et permet de prévenir en amont le conducteur.
L’objectif est de donner le temps nécessaire au conducteur de prendre la main, sans danger. Si d’une manière exceptionnelle, le conducteur ne réagit pas, en cas de malaise, par exemple, le véhicule sera géré et mis en sécurité. Toujours selon les explications de Vincent Abadie lors des tests.
La réglementation française devrait autoriser ces véhicules à rouler, dès 2021, et permettrait au conducteur de ne plus regarder la route et à lâcher le volant. Dans un premier temps, la fonction ne sera accessible que sur autoroute à basse vitesse, en trafic congestionné ou dans les situations d’embouteillage.
Selon les prévisions de M. Abadie, à partir de 2025, une extension progressive du domaine de fonctionnement devrait permettre au véhicule de couvrir les vitesses de 0 à 130 km/h, sur autoroute.
L’adaptation des infrastructures sera l’un des aspects les plus importants qui devraient communiquer avec les véhicules à l’aide des solutions de télécommunications mobiles 5G. Selon le directeur projet véhicule autonome de Vinci Autoroutes, Pierre Delaigue, les fabricants automobiles doivent pouvoir disposer d’une infrastructure sur laquelle ils peuvent compter. C’est pourquoi l’entreprise prépare dès aujourd’hui ses systèmes pour l’arrivée des véhicules autonomes.
Le gestionnaire du réseau autoroutier récolte et centralise une grande quantité de données concernant les conditions de circulation. Il utilise comme sources les boucles de comptage du trafic, les images des caméras présentes aux points stratégiques, les stations météo, les différentes informations provenant des gendarmes, des pompiers ainsi que des automobilistes à partir des applications comme Tom Tom ou Waze.
Pour que ces nouvelles technologies soient homologuées et validées, les constructeurs vont devoir respecter les normes de l’aéronautique qui exigent, sur un milliard d’heures de fonctionnement, moins d’une défaillance matérielle.
Ce qui veut dire qu’il faut des milliards d’heures de roulage. Les ingénieurs se basent, toutefois, sur des simulations numériques pour n’effectuer les tests réels que pour les situations très complexes. Mais cela nécessite tout de même des millions de kilomètres.
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